Les travailleuses et les travailleurs de l’éducation postsecondaire sont de plus en plus souvent contraints d’accepter des emplois précaires ou voient leurs emplois confiés en sous-traitance à des employeurs d’entreprises à but lucratif du secteur privé.
Les employés contractuels et occasionnels gagnent souvent un bas salaire, ne bénéficient pas de congés de maladie payés et reçoivent peu de prestations de maladie, voire aucune. Beaucoup n’ont pas de retraite. Trop souvent, ces employés ne disposent pas des ressources et des outils de base dont ils ont besoin pour faire correctement leur travail, ce qui a des conséquences sur la qualité de l’éducation et des services que les étudiantes et étudiants reçoivent.
D’après une étude réalisée par le Syndicat canadien de la fonction publique et le Centre canadien de politiques alternatives, aujourd’hui, plus de la moitié des emplois d’enseignement sont des emplois contractuels. Les enseignantes et enseignants contractuels doivent effectuer les mêmes tâches d’enseignement et de recherche que leurs homologues permanents, tout en ayant des niveaux de rémunération très inférieurs et en recevant moins de ressources et d’aide de leur établissement.
Pour payer leurs frais de scolarité et de subsistance, nombre d’étudiantes et d’étudiants de cycle supérieur exercent des emplois d’assistant à l’enseignement ou d’assistant de recherche. Ils assument la majeure partie du travail d’enseignement en laboratoire et d’enseignement tutoriel, de notation des étudiants et de surveillance des examens dans le premier cycle, la plupart du temps en disposant de ressources minimales, en étant faiblement rémunérés et en n’ayant aucune formation.
Les titulaires d’une bourse postdoctorale ainsi que les associées et associés de recherche doivent fréquemment composer avec des horaires déraisonnables, de mauvaises conditions de travail dans des laboratoires vieillissants, du matériel dangereux et des bas salaires. Dans la plupart des cas, ils n’ont pas accès aux congés ou aux prestations de maladie, alors même que 75 % des répondantes et répondants à une enquête menée auprès des postdoctorants affirment que le stress extrême associé à leur emploi affecte leur santé mentale.
Qu’il s’agisse de superviser les admissions et l’aide financière, de fournir des services et du soutien administratifs, de maintenir les campus en bon état de fonctionnement et de propreté, de veiller à la mise en place des technologies nécessaires et de préparer et servir la nourriture, le personnel de soutien est indispensable au bon fonctionnement de nos établissements d’enseignement. Cependant, les collèges et les universités font de plus en plus souvent appel à du personnel contractuel et occasionnel pour remplir ces fonctions, remplaçant les postes à temps plein par des postes temporaires ou à temps partiel.
Les femmes, les personnes racialisées, les personnes noires, les membres des peuples autochtones, les nouveaux arrivants, les personnes au genre non conforme, transsexuelles ou allosexuelles, et les personnes atteintes d’une déficience sont les plus susceptibles d’occuper un emploi précaire, tant au sein du personnel académique contractuel que du personnel de soutien.
L’éducation pour toutes et tous propose des salaires et des conditions de travail justes et assure la sécurité de l’emploi des travailleuses et des travailleurs. Sans cela, la qualité de l’éducation et des services aux étudiants est compromise.
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